Syndrome de lyse tumorale

En (très) bref

Le syndrome de lyse tumorale est l'ensemble des signes en lien avec la destruction de cellules tumorales.

Épidémiologie

Nous n'avons pas facilement trouvé de données épidémiologique sur les différents syndromes de chevauchement.

Signes

Le syndrome de lyse tumorale traduit la destruction de cellules tumorales et le relargage de leur contenu dans la circulation sanguine.

Les signes biologiques suivent la même logique que dans la rhabdomylose :

  • une hyperkaliémie, une hyperphosphatémie et une hyperuricémie, en lien avec le relargage du contenu des myocytes ;
  • une hypocalcémie consécutive à une chélation par les ions phosphates ;
  • une acidose métabolique à trou anionique augmentée ;
  • une insuffisance rénale aiguë en lien avec la myoglobinurie et la précipitation du phosphate et de l'acide urique.

Les signes cliniques suivent de ces perturbations :

  • des troubles du rythme et de la conduction cardiaque ;
  • des troubles neurologiques en lien avec l'hypocalcémie.

Causes

Les tumeurs les plus promptes à ce syndrome sont celles à division rapide :

  • les hémopathies, et notamment les lymphomes non hodgikiniens de haut grade (dont le lymphome de Burkitt), les leucémies aiguës ;
  • les cancers solides, et principalement les cancers du poumon à petites cellules, les tumeurs germinales, les neuroblastomes.

Des facteurs de risque tels qu'une insuffisance rénale augmentent la probabilité de faire un syndrome de lyse tumorale clinique.

La lyse peut être spontanée quand le temps de doublement de la masse tumorale est faible. Elle peut aussi être déclenchée par des traitements spécifiques du cancer, notamment les chimiothérapies qui ciblent des étapes du cycle de division cellulaire.

Diagnostic/Examens complémentaires

Des critères diagnostiques ont été proposés.

ItemPoints
Calcémie < 1.75 mmol/L ou baisse > 25%1
Potassium > 6 mmol/L ou hausse > 25%1
Phosphates > 1.45 mmol/L ou hausse > 25%1
Acide urique > 476 µmol/L ou hausse > 25%1

2 points suffisent à retenir un syndrome de lyse tumorale biologique.

On parle de syndrome de lyse tumorale clinique quand un des signes suivants s'ajoute au syndrome de lyse tumorale biologique :

  • une élévation de la créatinine ;
  • des convulsions ;
  • une arythmie cardiaque.

En fonction de l'intensité de ces 3 manifestations, on peut grader le syndrome de lyse tumorale clinique.

Traitement

Le traitement préventif inclue :

  • l'hydratation intra-veineuse pour maintenir une bonne diurèse ;
  • le traitement de certains troubles hydro-électrolytiques : l'hyperuricémie et l'hyperkaliémie ;
  • le respect d'autres troubles hydro-électrolytiques : l'hypocalcémie (dont la correction risquerait de majorer la précipitation du phosphates), le non-recours à l'alcalinisation des urines dont le rôle est controversé ;
  • et bien sûr le traitement spécifique du cancer.

Le traitement curatif ajoutera aux mesures préventives la discussion des options suivantes :

  • l'expuration extra-rénale ;
  • des diurétiques pour maintenir une bonne diurèse ;
  • des chélateurs du phosphate.

Items où il est abordé

Item 258 Élévation de la créatininémie

C'est une cause d'insuffisance rénale aiguë organique.

Item 267 Troubles de l’équilibre acido-basique et désordres hydro-électrolytiques

C'est une cause d'hyperkaliémie.

Item 292 Traitement des cancers : principales modalités, classes thérapeutiques et leurs complications majeures. La décision thérapeutique pluridisciplinaire et l’information du malade

Les anthracyclines, l'étoposide et le méthotrexate sont particulièrement à risque de syndrome de lyse tumorale.

Item 315 Leucémies aiguës

C'est une complication des leucémies aiguës.

Item 319 Lymphomes malins

C'est une complication de certains lymphomes de haut grade.

Références